Dès l'annonce de mon départ de la majorité, j'ai commencé à subir des pressions de la part de mes anciens partenaires.
Jusqu'à présent je prenais cela comme un jeu et je m'en amusais.
Aujourd'hui j'avoue que cela commence à m’inquiéter, non pas pour moi, mais pour celles et ceux qui en sont également les victimes.
En effet, s'il en faut plus pour m'impressionner et me faire renoncer à mes convictions, j'imagine avec effroi ce que peuvent donner ces pressions sur des personnes qui, professionnellement (et/ou financièrement), ne sont pas en position de se défendre ou de disposer de leur liberté de parole.
Résumé en 4 actes d'un mois de juin tumultueux.
Acte 1 : Refus d'accorder une vice-présidence de bureau de vote.
Lors du conseil municipal du 8 février 2012, le maire a rappelé aux élus leur obligation de tenir un bureau de vote pour les élections.
Alors que j'avais demandé à être affecté à un bureau de vote proche de mon domicile (1), je n'ai pas été sollicité pour les élections présidentielles.
Ayant appris par la suite qu'il n'y avait pas eu suffisamment d'élus disponibles et que l'on avait été obligé d'accorder des vice-présidences à des non élus, j'ai demandé à ce qu'un tel poste me soit attribué à l'occasion des législatives.
Je n'ai eu aucune réponse concernant cette demande précise.
Afin de vérifier si ma candidature avait été écartée pour des raisons pratiques ou politiques, j'ai demandé à recevoir la liste des vice-présidents désignés pour les élections de 2012.
Je n'ai eu aucune réponse concernant cette demande précise.
Heureusement, j'ai fini par me procurer cette liste (2) et, en la comparant avec celle des élus du conseil municipal (3), j'ai pu ainsi avoir la preuve que nombre de non élus m'ont été préférés et que la vice-présidence de mon bureau de vote (bureau 12) a été confiée à un non élu n'habitant pas mon quartier.
Acte 2 : Menaces de procès
Le 1er juin dernier tous les élus du conseil municipal ont reçu une lettre ouverte émanant d'une ancienne employée communale.
Urgent - Malaise au sein du personnel communal
Nous sommes depuis plusieurs élus à avoir recueilli des témoignages officieux qui semblent confirmer la gravité des affirmations énoncées dans la lettre.
Si le maire n'y a toujours pas publiquement réagi, malgré notre demande d'audit social, des menaces de plainte, à l'encontre des trois élus ayant décidé de rendre cette lettre publique, nous sont remontées.
Acte 3 : Retrait d'élus minoritaires de la liste de diffusion de la mairie.
Mercredi 21 juin.
Un courriel est envoyé à tous les élus pour leur annoncer le report du conseil municipal. Heureusement, croisant le maire la veille, j'ai pu être avisé de vive voix de ce report car mon adresse mail, ainsi que celles de trois autres élus minoritaires ont été effacées de la liste de diffusion.
En mairie, on occulte le fait que, si un destinataire n'est pas sur une liste de diffusion, il ne peut rien recevoir, et on impute la faute aux élus concernés qui ne l'auraient "pas reçu (…) en raison de problème de connexions ou de messagerie".
Acte 4 : Orchestration d'une pétition du personnel communal envers un élu minoritaire.
Vendredi 23 juin.
Suite à un courriel ironisant sur le retrait de la liste de diffusion, envoyé à l'ensemble des élus et où, pour la première fois j'ai décidé de mettre l'ensemble du personnel communal en copie, je suis avisé d'une pétition lancée à mon encontre par les délégués du personnel de la mairie.
PETITION DES DELEGUES DU PERSONNEL
Précisons pour commencer que, le personnel municipal étant soumis à un droit de réserve, une telle pétition ne peut être lancée sans l'aval de sa hiérarchie politique.
Rappelant que tout destinataire d’un courriel non sollicité peut demander à l’expéditeur de le rayer de sa liste de diffusion, je laisse les Orcéens juges de la disproportion de la réponse apportée, tant sur la méthode que sur les termes employés alors que, pour plus de 95% des destinataires, c'était la première fois qu'ils recevaient un courriel de ma part.
Soulignons au passage ce détail révélateur :
Dans le corps du message accompagnant la pétition on peut lire cette phrase : "Merci de diffuser cette pétition aux collègues n'ayant pas de messagerie".
En clair, "nous demandons à nos collègues qui ne peuvent recevoir de mail de la part de l'élu en question, de se plaindre, comme nous, du fait qu'il leur en envoie trop!!!".
Plus problématique est le crédit que l'on pourra accorder au résultat obtenu. Sachant que la pétition sera remise aux personnes chargées de noter le personnel communal, et que celles-ci pourront pointer les noms qui n'y figureraient pas, il faudrait qu'un employé municipal soit téméraire, inconscient ou suicidaire pour refuser de la signer.
Que ce soit intentionnel ou pas, la conséquence de cette pétition est d'obliger chaque membre du personnel à se positionner par rapport à l'élu en question.
Cela permettra donc tant à la majorité actuelle, qu'à la future si celle-ci venait à changer en 2014, d'établir la liste du personnel municipal susceptible de lui être ou non favorable.
Mais c'est surtout quand j'ai relevé des similitudes troublantes entre les termes usités dans la pétition et ceux employés par le Maire quelques semaines plus tôt (4), que j'ai compris que je n'étais pas victime d'une personne en particulier, ni même de plusieurs mais d'un système tout entier.
Un système qui ne tolère pas qu'un esprit critique ose le remettre en cause, lui dise qu'il n'est pas efficace et lui demande de rendre des comptes à ses administrés.
Un système qui cherche impitoyablement à broyer quiconque irait à son encontre.
Dans tout régime totalitaire, pour les discréditer aux yeux de la population, les autorités traitent les résistants de terroristes.
Dans notre commune, pour les discréditer aux yeux des Orcéens, le système traite ses contradicteurs de preneurs d'otages.
Question de point de vue...
Jean-Christophe Péral,
Elu résistant (dans tous les sens du terme).
orsayenliberte@free.fr
(1) Courrier Mr Péral 4 mai 2012 (2)
(2) Présidences et vice présidences bureaux de vote
(3) http://www.mairie-orsay.fr/vie-citoyenne/vos-elus.html
(4) http://www.orsayenliberte.fr/article-malaise-au-sein-du-personnel-communal-106543621.html
(4) "Je ne saurai accepter (…) que ces séances de délibération soient prises en otage (…) pour servir des ambitions politiques(…)."